Groupe de travail Image et son
COMPTE RENDU DE LA RÉUNION DU GROUPE DE TRAVAIL
IMAGE & SON DU 19 SEPTEMBRE 2014
(Bibliothèque publique d’information – Paris)
Présents :
Nicolas Blondeau – Médiathèque d’agglomération du grand Dole/ACIM
Cécile Denier – Bibliothèque Publique d’Information (Paris) / négociatrice de réseau Carel
Mélanie Le Torrec – Bibliothèque municipale de Grenoble
Nathalie Naze – Médiathèque de Levallois-Perret
Arsène Ott – Médiathèques de Strasbourg/ACIM
Enora Oulchen – Bibliothèque Publique d’Information (Paris) / département musique
Béatrice Pagnot – Médiathèque départementale de Delle (90)
Olivier Pichon – Bibliothèque des Champs Libres (Rennes) / trésorier de Réseau Carel
Frédéric Sadaune – Bibliothèque Publique d’Information (Paris)
1) Informations générales :
L’idée d’un partenariat entre Réseau Carel et l’ACIM (association pour la coopération des professionnels de l’information musicale) sur les thématiques autour des ressources numériques de musique est évoquée. L’ACIM prépare une enquête sur les ressources numériques en bibliothèques. La dernière enquête Les offres de ressources musicales numériques à destination des bibliothèques, réalisée par BnF Partenariats en collaboration avec l'ACIM, date d’octobre 2013.
Pour information, la dernière enquête menée conjointement par la Bpi et par Réseau Carel date de 2012. Cette enquête qualitative sur les pratiques de l’ensemble des membres de la coopération BPI n’interroge pas en dehors des offres du catalogue Carel. Une nouvelle enquête doit être lancée et donc il est intéressant d’inclure le plus rapidement possible de nouvelles ressources sur lesquelles on obtiendrait donc des avis qualitatifs.
Des fiches pratiques sur des sujets liés à la musique sont évoquées. À noter que l’ACIM propose déjà des synthèses et des retours d'expérience sur son site. L’ACIM fait notamment un travail de veille sur la musique (via Twitter, Facebook, Scoop.it), ce qui est aussi le cas de l’Observatoire de la musique. L’ACIM anime également la liste d'échanges et de diffusion « Discothécaires » qui compte plus de 1800 abonnés.
L’idée serait de rédiger une grille de recommandations, notamment pour les petits éditeurs qui débutent et sont demandeurs d’éléments d’amélioration de leur offre. Cette grille pourrait comporter des informations sur le périmètre des offres, sur les tarifs. Il est également possible de s’inspirer des éléments de Couperin pour les bibliothèques Universitaires.
La question de la politique documentaire est évoquée, mais cela ne figure pas dans les attributions de Réseau Carel. Cela reste l’apanage de chaque bibliothèque.
D’une manière générale, les collectivités passent par des appels d’offres aux prestataires.
Elles ont intérêt à évoquer le fait qu’elles sont adhérentes de Réseau Carel afin de bénéficier des remises.
2) État des lieux de l’offre musicale numérique :
D’une manière générale, l’offre de musique numérique reste limitée pour les bibliothèques. L’objet de cette première réunion est notamment de faire un état des lieux de cette offre. L’évaluation par les usagers de l’offre de ressources numériques est également évoquée.
Un tour d’horizon des prestataires proposant des ressources numériques musicales est réalisé.
Dans l’enquête de l’ACIM, les ressources les plus citées sont :
- Cité de la musique en ligne
- Music me
- Naxos
Les autres ressources musicales repérées sont : CVS, Médici TV, Sens critique, Polyphonie, Sonolis/Kersonic, 1Dtouch (CD1D), Doob (ex-Pragmazic)…
Présentation par Cécile Denier : état des lieux de l’offre de Réseau Carel et actualité des négociations en cours :
8 ressources sont proposées au catalogue Réseau Carel :
- Cristalzik
- MusicMe
- Cité de la musique en ligne
- Medici TV
- Naxos
- Classical Music Library
- Oxford Music Online (ex-Grove Music Online)
- Médiathèque numérique UniversCiné / Arte VOD avec annoncée la musique en ligne issue des numérisations des collections de la BnF (début 2015 ?)
Il est à noter que l’accès aux fiches d’évaluation qui incluent les commentaires qualitatifs sur les ressources nécessite un code d’accès qui est uniquement accordé aux adhérents de Réseau Carel.
Crystalzik : propose la numérisation des contenus physiques des bibliothécaires et commence à proposer des ressources numériques en ligne. Une prestation de téléchargement sur place de musique libre de droit est parfois proposée. Ce sont les premiers à avoir négocié avec les sociétés de producteurs de disques les questions de droits. Cristalzik propose également des bornes pour vendre leurs produits. Cela pose une question technique :
- Est-ce que les bornes d’écoute sont considérées par le réseau Carel comme des ressources numériques ?
MusicMe : ne figure pas encore dans les ressources négociées par Réseau Carel, leur offre étant actuellement en cours de négociation, notamment quant à la remise et aux avantages accordés aux adhérents de Réseau Carel. MusicMe fut le premier prestataire a avoir négocié avec les ayant droits la question des droits d’auteurs en vue d'un service vers les collectivités ou entreprises et non pas seulement en direction des particuliers. Leur offre, avant d'être grand public, était orientée vers les chaines commerciales (grandes surfaces, chaines spécialisées... Ils furent également les premiers à développer l’écoute musicale en ligne pour le grand public (catalogues majors, entre 6 et 7 millions de titres) sur le territoire français avant Deezer et Spotify.
Babelio et Sens critique : sont des sites de catalogage social, ce qui signifie que les utilisateurs rentrent, critiquent et évaluent leurs propres contenus. Babelio a construit une offre de crowsoursing et de données enrichies (podcasts, vidéos, tags, citations, etc.) pour les bibliothèques : Babelthèque. L'offre est par exemple intégrée au catalogue de la Bibliothèque de Toulouse. Le site Sens critique fonctionne sur le même principe que Babelio mais avec en plus des livres, d'autres medias culturels : musique, et aussi films, séries, BD, et jeux vidéo.
Cité de la musique en ligne : ressource plutôt dédiée aux étudiants et aux enseignants (usage pédagogique). La nouvelle offre intègre des projections en direct de concerts de la Cité de la musique et de la salle Pleyel. Peu coûteux, éthno-musicologie et musique savante. Une vraie offre documentaire et éditoriale. Nouvelle formule à distance et possibilité de projections des concerts dans les bibliothèques.
Medici TV : captations vidéo de spectacles musicaux (beaucoup d’opéras).
Naxos : Cette ressource propose des contenus de musique classique issus des catalogues des majors et d’indépendants, à l’exception du catalogue Universal quand même. Cela reste néanmoins une approche assez complète de la musique classique. Cette ressource nécessite de vérifier la qualité technique de la diffusion. Par ailleurs, il est difficile de trouver un contact français, le contact actuel étant basé à Hong-Kong. Longtemps la discothéque Naxos s'agrégeait que des petits labels (Naxos, Chandos, Hungaroton, etc.) elle intégre depuis l'an dernier les catalogues classiques des majors et de grandes maisons de disques (EMI, Warner, Harmonia Mundi, Sony Classical, etc.) à l'exception des labels classiques d'Universal (Decca, Deutsche Grammophon. A noter la très bonne qualité des métadonnées et de la recherche avancée, contrebalancée par une qualité sonore assez médiocre car compressée (64k, 128k) et une interface qui n'est pas traduite entièrement en français.
Classical Music Library : Il s’agit d’un site en anglais plutôt orienté vers les chercheurs et favorisant les recherches croisées. L’image de ressources du type « Classical Music Library » peut paraître un peu élitiste. Ce n’est pas forcément très grand public, plutôt orienté « recherche et patrimoine », UFR de musicologie des universités et bibliothèques des conservatoires. Idem pour Oxford Music Online (ex- Grove Music Onlmine). Classical Music Library intègre dans son catalogue notamment EMI, Decca, Deutsche Grammophon,
Les offres de la Médiathèque numérique ArteVOD-UniversCiné (contenus BnF Partenariats) et de la Médiathèque numérique CVS sont également évoquées.
3) Présentation par Arsène Ott de l’expérience MusicMe à Strasbourg (Ville et Communuaté urbaine)
- En moyenne 420 abonnés actifs dans le trimestre, tendance à la baisse du nombre d'utilisateur = comptes inscrits avec authentification automatique estimés annuellement à 700 à 800, lors de la période de lancement nous avons du atteindre les 1000 à 1100 utilisateurs dans l'année.
- Accès en streaming pour les écoutes musicales - sans publicité, c'est aujourd'hui l'un des points forts de l'offre par rapport aux autres offres couramment disponibles - de l'ensemble du catalogue musicMe ;
- 8 000 à 12 000 écoutes audio par mois (fortes variations saisonnières) ;
- Entre 800 et 1400 morceaux écoutés dans la cadre des 8 webradios proposées par les bibliothécaires (= au sein des web radio = playlistes thématiques (genre, instrument, saison, programmation de festival local...) de 30 à 140 titres, voire plus dans certains cas. Ces webradios sont souvent créées sur le temps perso des collègues (vivement le télétravail !).
- Le budget consacré à ce service reste par la collectivité est de l'ordre de 9 000 € à 11 000 € TTC (facturation forfaitaire au nombre d'utilisateurs actifs dans le trimestre). Le coût réel devra être fixé en janvier 2015 : estimation pour l'année 2014 = 9000 euros TTC /an pour moins de 500 comptes actifs .
- Un utilisateur actif est un abonné qui a écouté au moins un morceau de musique pendant plus de 30 secondes dans le trimestre.
- Possibilités éditoriales limitées : 6 disques mis en avant par les bibliothécaires sur la page d'actualité (http://strasbourgetcus.mt.musicme.com/#/musique/), + déclinaison de 4 disques dans les principaux genres musicaux, 8 webradios, mais impossible d'expliquer et de commenter sur le sous-portail musicMe les motifs, intérêts et limites de la sélection (cf. http://strasbourgetcus.mt.musicme.com/#/radios/).
- Authentification automatique à la ressource musicale pour les abonnés de la médiathèque à partir du moment où ils se sont connectés au portail des médiathèques (la société Archimed - solution Ermès - a développé les connecteurs permettant de relier le portail des médiathèques à la plateforme musicMe). Ce service est également un des points forts de l'offre, moins de temps passé à des formalités administratives, le service peut être lancé en dehors des heures d'ouverture de la médiathèque, l'inconvénient est que les bibliothécaires risquent d'en faire moins la médiation ;
- Possibilité d'exporter des écoutes d'extraits musicaux au sein du catalogue des médiathèques (le fonctionnement n'a pas été probant à Strasbourg, cela peut venir autant d'Archimed que de musicMe).
À titre indicatif voici le nombre d'utilisateurs estimés pour : la BDP Haut-Rhin < 200 utilisateurs, BDP Bas-Rhin > 700 utilisateurs actifs. A la différence de Strasbourg, dans ces deux cas les utilisateurs doivent passer par un bibliothécaire pour créer leur sous MusicMe.
Les personnes doivent se déclarer en bibliothèques et le bibliothécaire crée le compte : L’avantage d’un temps possible de médiation et vente du service au public par les bibliothécaires ; si connecteur, les bibliothécaires s'investissent moins dans la promotion du service.
L'offre strasbourgeoise a été définie dans le cadre d'un appel d'offre auquel MusicMe a répondu directement (plus d'intermédiaire cf. GAM précédemment).
Dans l'appel d'offre nous avons demandé une facturation par paliers d'utilisateurs : par exemple moins de 250, moins 500 utilisateurs.
Le budget alloué doit permettre un réajustement au fil des trimestre. A ce jour aucun bond inquiétant du nombre d'utilisateurs n'a été constaté. Nous n'avons jamais dépassé les 500 utilisateurs dans le trimestre.
Problème des comptes considérés comme actifs n'ont jamais rien écouté : certains comptes apparaissent comme actifs après une simple connexion, alors que visiblement les utilisateurs n'ont pas écouté de musique. Les bibliothécaires font le suivi des statistiques utilisateurs et peuvent du coup renégocier la fourchette d'utilisateurs actifs dans laquelle la bibliothèque se situe vraiment.
À savoir : lors de la rencontre de MusicMe pro en région un certain nombre de développements avaient été annoncés concernant :
- Les facilités éditoriales (pas d'avancée notoire à ce jour) ;
- L'amélioration dans le suivi statistique (une progression : les statistiques permettent un suivi plus fin, mais ne permettent pas une analyse des pratiques des usagers : quelles sont les musiques ou les webradios écoutées ? ;
- Le développement de l'offre vers les smartphones et tablettes (une offre commerciale a semble-t'il été faite dans le domaine des tablettes - à vérifier, l'accès via l'application musicMe est possible sur smartphone, mais à ma connaissance n'a pas été développé pour les abonnés des médiathèques. En ce qui concerne Strasbourg, il faudra chercher une solution technique permettant aux abonnés des médiathèques de gérer cet accès à partir du portail ;
- Plusieurs propositions du type création d'un catalogue musical de médiathèque sous MusicMe, achat au titre ou à l'album pour une écoute en streaming réservée aux abonnés + possibilité de numériser tout ou une partie d'un fonds musical accessible ensuite sous MusicMe, etc.
Pour l'essentiel ces offres doivent être étudiées sur le plan juridique (beaucoup d'effet d'annonce...), surtout nous n'avons pas eu de proposition concrètes à Strasbourg, malgré plusieurs relances sachant que nous avions réservé un budget pour développer l'écoute via smartphone.
4) À réfléchir / engager pour la prochaine réunion
--> Recensement des offres de ressources numériques qui sont encore hors du catalogue de Réseau Carel. Avis subjectif, les plus, les moins, témoignages brut pour Cécile.
--> Rédiger des préconisations: grille de recommandations
--> Lister des pratiques qu'on soupçonne être celles de nos usagers (grands principes), qu'est-ce que les bibliothèques attendent de nous : quid de la mobilité, du téléchargement, du partage, quelles sont les tendances dans le secteur de la musique en ligne ?
--> Quid de fiches pratiques, d'une grille d'analyse des ressources :
L'ACIM qui a constitué un groupe de travail « musique numérique en bibliothèque » va travailler à l'élaboration d'une grille d'analyse des offres de musique numérique et au lancement d'une enquête via un questionnaire sur l'évaluation de ces offres en bibliothèque (2014-2015)
ne pas oublier les veilles et retours de
- l'observatoire de la cité de la musique (cf. André Nicolas)
en centrant le propos sur les offres dédiées aux bibliothèques
... Et en vrac :
Réflexions sur le périmètre d'action
- quid des sites de catalogage social, d'éditorialisation, de curation en marge comme Babelio ou Sens critique qui balaye la musique le livre, la vidéo etc. --> moteur de recommandation
- quid des offres de streaming pure (Deezer, Grooveshark, etc.) ?
Critères
- L’exclusion des ressources qui seraient trop pointues (musique savante, musique spécialisée, ...)
- L’offre légale
- La question de l’exhaustivité (majors et/ou labels indépendants et/ou autoproduction) et du statut juridique des œuvres (sous droit d'auteur et /ou sous licence libre et/ou dans le domaine public)
- La qualité sonore : le choix du format audio (mp3, flac, …) et le taux de compression
- L’interopérabilité et la portabilité (avec ou sans DRM, accès via tablettes et smartphones, etc.)
- Les fonctionnalités de personnalisation, de médiation par les bibliothécaires et d'appropriation par les usagers (partage sur les réseaux sociaux, crowdsourcing, playlists, tags, etc.)
- L'intégration des ressources numériques dans la recherche au catalogue des bibliothèques
À survoler : La place et le rôle de la bibliothèque dans l’accès à la musique à l’heure d’Internet – Université Paris-Descartes, Sophie Maisonneuve, maîtresse de conférence (intervention donnée le mardi 7 octobre 2014, lors des Rencontres « Médiation & numérique dans les équipements culturels » 4ème édition).
Une étude un peu éloignée de la réalité mais qui apporte quelques éclairages intéressants.
5) Calendrier des principaux évènements à venir :
Février 2015 : prochaine réunion du groupe de travail Image et son de Réseau Carel.
16 et 17 Mars 2015 : prochaines rencontres nationales des bibliothécaires musicaux organisées par l’ACIM à Metz (la B.A.M.) : présentation de produits ?
23 juin 2015 : journée d’étude (présentation par des fournisseurs et échanges entre professionnels) de Réseau Carel sur le livre numérique.
6) Quelques liens utiles par Nicolas Blondeau
Communiqué de l'ACIM appportant des Précisions concernant les accords de partenariat de la BNF avec Believe et Memnon sur le fonds sonore par Sophie Cornière, Présidente de l'ACIM et Pascal Cordereix , chef du service son au département de l'Audiovisuel à la BnF (2013)
http://www.acim.asso.fr/2013/04/communique-precisions-concernant-les-accords-de-partenariat-de-la-bnf-avec-believe-et-memnon-sur-le-fonds-sonore/
Résultats du sondage sur les offres de ressources musicales numériques à destination des bibliothèques réalisé par BNF Partenariats et relayé par l'ACIM (2013)
http://www.acim.asso.fr/2013/10/resultats-du-sondage-sur-les-offres-de-ressources-musicales-numeriques-a-destination-des-bibliotheques/
L'ACIM a réaffirmé son rôle d'Observatoire de la musique en bibliothèque, dans cette perspective nous avons mis en ligne le dossier "Statistiques sur la musique en bibliothèque, le marché du disque, et les pratiques musicales". L'information a été relayée par Livres Hebdo et l'Enssib. Ce dossier sera mis à jour annuellement et complété en y ajoutant des données concernant l'usages des ressources numériques en bibliothèque. (2014)
http://www.acim.asso.fr/2014/06/dossier-statistiques-sur-la-musique-en-bibliotheque-le-marche-du-disque-et-les-pratiques-musicales-edition-2013/